Quand rugby et sociologie se mêlent

« Le rugby n'est pas qu'un sport, c'est un mode de vie. » Angela del Pan

      La passion pour le rugby peut naître dés le plus jeune âge et se poursuivre au fil de la vie, comme les prémisses d’une histoire d’amour qui finit par nous enivrer. Le club n’est pas juste un lieu physique, il peut représenter le symbole de la « deuxième famille », celle avec qui on transpire, avec qui on se déplace dans d’immenses bus sur les routes locales, nationales mais aussi internationales. C’est cet espace qui a peut-être vu évoluer votre père lorsqu’il était plus jeune, vu prendre confiance en elle votre petite sœur, et demeure finalement un lieu de sociabilité incontestable.

  C’est alors qu’apparaît et s’étire ce microcosme rugbystique, celui où se tiennent les joueurs, leur encadrant, leur famille, les personnes connues et inconnues, la musique, les photographes et les grandes tables de repas. « Le rugby, c’est l’école de la vie » peut-on y entendre. Les premiers coups sont pris, les premières chutes sont subies, mais vous vous relevez et, quelques années pus tard, il en faut vraiment beaucoup (beaucoup) pour vous faire sortir du terrain. Le rugby devient un moteur quand les jours de la semaine sont rythmés par l’attente des entrainements mais aussi et surtout du dimanche : jour de match, jour sacré !

        Avoir le ballon ovale en main c’est aussi être le représentant de valeurs humaines fondamentales comme la solidarité, le dépassement de soi, et la convivialité.  Les joueurs de rugby mondialement connus sont en général des modèles de force, de courage et de résilience dans ce sport où les nez cassés et les oreilles quasi-arrachées sont monnaie fréquente.

        L’habitué des terrains de rugby connaît également la « troisième mi-temps », où la finalité d’un match devient une temporalité singulière, propice aux festivités et aux mélanges des identités : enfants, parents, joueurs, entraîneurs se mêlent et s’entremêlent pour célébrer les victoires, mais aussi les défaites. C’est notamment en cela que le domaine du rugby se révèle être un domaine fertile dans la conduite d’une analyse à plusieurs échelles, aussi bien locales que nationales, de la société contemporaine.

            Il peut en effet être considéré à travers l’image métaphorique d’un bateau : aussi bien apte à parcourir tous les milieux sociaux qu’en mesure de poser l’ancre pour mettre en lumière de nombreux éléments constitutifs d’une société donnée. (Besnier, Brownell, Francis Carter, 2020). Il est une « réalité multidimensionnelle » (Lachheb, 2014 : 9) de par son interaction avec plusieurs sphères du paysage sociétal comme l’économie, la politique ou bien encore la culture. Le rugby peut être un véritable « objet d’étude dans l’univers de la sociologie » (Collinet, 2002 : 6), notamment par sa prise en considération comme moyen d’apprentissage sportif, mais aussi personnel.

           Aussi bien divertissant que synonyme de processus physique réalisé par deux équipes adverses, la victoire sportive se réalise grâce à ce fameux ballon ovale, en respect des règles préalablement édictées. Tout l’enjeu de ce sport collectif réside dans l’agencement d’actions coordonnées de plusieurs personnes qui s’opposent, l’objectif majeur est la progression du ballon vers la zone pour marquer … sans reculer, malheureux !

Bibliographie à consulter en un clic :

https://www.decitre.fr/livres/l-anthropologie-du-sport-9782728806959.html

https://www.bibliotheque.nat.tn/BNTK/doc/SYRACUSE/1648074/genre-et-sport-en-afrique?_lg=en-US

https://www.cairn.info/revue-l-annee-sociologique-2002-2-page-269.htm

Crédit Photographie : Shannon Zeitoun, All Blacks 3ème division VS équipe Chili Condores, Novembre 2018, Chili.

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