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De la Colombie à la France : étudier en sciences humaines et sociales

 

Qui suis-je et pourquoi venir étudier en France ?

      Je suis colombien et suis arrivé en France en 2019 pour poursuivre mes études en master de Sciences humaines et Sociales à Paris. J’ai toujours rêvé de venir en France en raison de sa richesse culturelle, de son importance dans le développement historique des sciences sociales à l'échelle mondiale, de l'art, de l'architecture, de la beauté de sa langue et bien sûr des aides de l'État pour tous les étudiants, nationaux et internationaux. La première année, j'ai étudié à Montpellier, où j'ai commencé à me plonger dans le système éducatif supérieur français et à découvrir sa culture. La deuxième année, je suis allé à Paris.

 Les débuts de mon expérience

      En commençant mon expérience, l'une des premières surprises a été de découvrir les aides offertes par l'État aux étudiants internationaux de moins de 25 ans : j'ai reçu une subvention de 75 % pour payer mon loyer, j'ai bénéficié d'une réduction de 50 % sur l'abonnement annuel aux transports, une couverture de santé totale et gratuite, un accès quotidien aux restaurants universitaires où je payais 1,50 euro pour un repas complet, ainsi qu'un accès gratuit ou à tarif réduit à toutes les activités culturelles de la ville.

     En plus de cela, j'ai découvert que la France est un pays complètement cosmopolite, où chaque jour l’on a l'occasion de rencontrer des personnes de différentes parties du monde, ce qui rend l'expérience très enrichissante. De plus, venir en France signifiait avoir accès à un nouveau mode de vie avec la gastronomie, le bon vin et l’art, ainsi que la solide culture politique qui caractérise les Français, qui n'hésitent pas à faire grève pour défendre leurs droits.

 Les difficultés rencontrées, particulièrement dans un master en sciences humaines et sociales

       Malgré toutes les choses positives, il est important de mentionner que tout n'est pas parfait. Parfois, l’on peut rencontrer des personnes qui discriminent parce que l’on ne parle pas parfaitement français. Le coût de la vie, en particulier à Paris, peut être assez élevé, ce qui peut affecter la qualité de vie car il n'est pas toujours possible d'accéder à des bonnes courses ou à un logement adéquat.

        En ce qui concerne l'expérience universitaire, il y a plusieurs choses à noter. Contrairement à ce que j'imaginais au départ, le système d'enseignement supérieur en France au niveau du master est assez conservateur. De nombreux cours sont dispensés dans des amphithéâtres avec des groupes nombreux, ce qui signifie une interaction minimale avec les professeurs, dont la relation avec les étudiants est assez distante et hiérarchique par rapport à l'expérience universitaire en Amérique latine. De plus, les cours qui ne se déroulent pas en amphithéâtre se déroulent en petits groupes, et la méthodologie prédominante est le cours magistral, où le professeur parle la majeure partie du temps.

Mon point de vue

       Mon avis est celui que le système d’évaluation est complexe et pédagogiquement problématique, car dans la plupart des cours, la note finale dépend d'un unique examen final, ce qui signifie que si vous échouez à l'examen, vous échouez dans la matière. Cela génère un niveau de stress et de pression très élevé et élimine la possibilité de recevoir des commentaires tout au long du cours de la part des professeurs, car il repose sur une unique évaluation où il n'y a pas non plus de retour d'information. En ce qui concerne l'approche des Sciences Sociales en particulier, l'expérience a de même montré quelques limites.

      Parfois, les cas d'étude étaient si spécifiques que les cours se limitaient à la connaissance de réalités locales en Afrique, sans extrapolation de ces expériences pour les utiliser comme références analytiques. Un autre aspect problématique était la dimension de la recherche. Bien que le programme de master ait été présenté comme ayant une approche mixte (professionnelle et de recherche), la formation en méthodologie de la recherche m’a parue insuffisante. La formation à cet égard était un peu trop théorique. Il est regrettable de constater qu'actuellement on ne prend pas assez conscience de la richesse de la France en matière de production de connaissances en sciences sociales.

     En conclusion, il est important de noter que tout ce que je mentionne concerne uniquement mon expérience dans cette formation particulière. Je connais d'autres expériences de formation en sciences sociales au niveau de master en France qui ont été totalement réussies et enrichissantes. Par conséquent, malgré ce qui a été dit, je conseillerais toujours de venir en France pour poursuivre des études supérieures, en veillant toujours à être bien informé sur les programmes que vous choisissez de suivre. Venir en France a été l'une des expériences les plus enrichissantes de ma vie, parfois bien au-delà de l'expérience universitaire.

Par Christian Parra.